mbre multicolores contre un mur au parfum de jeunesse, décrépitude des coins et images des esprits, age de l'expression qui ne cesse de prendre vie sous ton regard. Musique sous tes doigts, délicatesse du clavier, quand les ongles frôlent presque amoureusement des chiffres et des lettres, langages incompris, dénigré. T'es l'homme qui ignorent, prisonnier d'une bulle d'égocentrisme te construisant un monde, loin des bavardages pubères et d'autres questions existentielles qui ne te réussissent en rien. Pupilles ocres rivés sur un écran d'ordinateur, téléphone portable soigneusement aligné à ses cotés, des outils de travail plus que de communications, des alliés, des amis. Et sourire au coin des lèvres quand certains daignent t'accorder un regard, bêtes de foires dont tu fais désormais pleinement partit, ils ne cessent de te surprendre et d'attirer ton attention. Certains valent plus que d'autres. Mais toi, derrière tes airs d’innocents et tes pensées hypocrites, tes sourires de miel et tes mots d'acides, es-tu réellement capable de les comprendre? Préférant la 2D à un univers de chair et de sang, bordélique jusque dans tes états d’âme, t'es l’être amère qui évite de toucher, dégoût du mal et algophobie latente. Alors, parfois, tu parles. En coréen, toi qui ne supportes ni ton accent ni tes défauts de langages, pour etre sur de ne pas etre compris, à des machines sans âmes ni pensées, juste des théorèmes qui ne peuvent tromper. Et puis tu testes. Tes limites, souvent, surtout, toujours repoussé l’immanquable, gamin boudeur ne supportant pas de se sentir diminué, tu t'inventes des jeux et des défis, déambulant sur une corde raide comme on danserais au milieu d'une foule. Naïvement, enfantinement.
Au contact d'une certaine solitude, tu apprends à dénouer, trier, les fils pastels et à la curieuse allure de nombre ne cessant de s'imprimer derrière ton front, contre tes tempes et annihilant toute concentration. Méli-mélo que tu n'arrivais pas à nommé, que tu as appris à apprivoisé, simple puzzle t'indiquant un chemin, une voie, différente à chaque fois et apportant son lot d'informations à chaque fois. Au début, de la plus inconsciente des manières, tu étais à peine capable de changer d'envoyer distraitement des sms par la pensée, faire sonner un téléphone, tout au plus. Il t'es désormais beaucoup plus facile d'entrer et de naviguer dans des réseaux aussi simple que ceux utiliser par les élèves de l'établissement, et il n'est pas rare que tu te prennes à faire le fouineur dans les ordinateurs de tes condisciples.
Comme aujourd'hui.
Mais à jouer au meme jeu sans interruptions ni améliorations, certains ont bel et bien fini par se méfier de toi et de tes aptitudes. A raison.   

espiration profonde, poitrine qui se soulève comme après une énième crise de panique, poumons qui se contractent et ne se soulagent pas du carbone, perception nouvelle du monde au fond de tes yeux et respiration qui reprend après l’injection dans tes organes du produit libérateur. Toujours les gestes, les larmes aux yeux. T’as les jambes en coton quand tu cours, livres sous le bras, perdu dans tes idées et les pensées des autres, émotions qui t’assaillent quand tu frôles, tu croises, la tête au bord de l’explosion, t’arriverait sans doute à faire bouger toutes les tables de ton salle de cours si tu voulais, mais tu veux pas, t’as peur, t’as peur de pas y arriver comme un pauvre gosse paumé, alors tu t’enfuis, le foyer comme isoloir, y a jamais grand monde là-bas et t’arrive à te concentrer un peu plus sur toi que sur eux. Parfois t’en veux aux gens, pyromanes qui jouent, arabesques d’eau et de flamme, garçon paumé dans ses idées de grandeur et de contrôle. Alors t’as ce sac, pendant contre ta hanche qui va probablement laisser une ecchymose et t’aperçoit en entrant dans le foyer une personne que tu préférerais oublier, Némésis que t’as essayé d’aimer avant de prendre peur, gamin qui s’échappe et qui se détourne, mais t’as eu peur, t’as toujours peur alors tu le détestes, lève un sourcil dégouté, presque rageur.  Tu ne peux que t’asseoir près de lui, la tête entre tes bras en l’observant, t’a le sarcasme au cœur, envie de hurler de rire et de l’engueuler en même temps.

« Bah alors Min ? Tu fouilles encore dans les affaires des autres ? Ça te dérange pas de faire le stalker ? Pourquoi je pose la question bien sûr que t’es en train de le faire. » Pensée qui t’assailles, émotions, pas les tiennes, tu ne sais même plus qui t’es.

« Pense plus fort, j’entends pas. » Ouais, tu peux pas communiquer avec lui par la pensée, mais t’entends ce qu’il se raconte, et parfois il peut te faire perdre la tête à lui tout seul.